Dès le Mercredi
11 au 15 Novembre 2015
Romeo Castellucci nous met à l’origine du mot, à l’origine du monde, face à des non-nés, face à des déjà-morts, heurtant frontalement nos habitudes de théâtre. D’une certaine manière, il faut consentir à la cruauté de la scène castelluccienne, parce qu’on y trouve peu d’effets de séduction. Aussi belles soient-elles, les énigmes plastiques et sonores déposées sur le plateau ont toujours quelque chose de corrosif. C’est le troisième spectacle de la Socìetas Raffaello Sanzio qui est montré à Vidy : après Go down, Moses (2014) – qui travaille le silence, l’aphasie, le verbe interdit – et Giulio Cesare (2015) – qui examine l’éloquence politique _, Sur le concept du visage du fils de Dieu, créé en 2011, interroge le statut de l’image. Un gigantesque portrait du Christ d’Antonello da Messina surplombe une scène scatologique et réaliste : on y voit un fils prenant soin de son père très âgé, en pleine crise de dysenterie.
Impressionnante leçon d’humilité et de compassion. "Ces yeux doux et tendres qui nous observent avec infiniment de mélancolie, voilà ce qui a pu troubler profondément, explique Romeo Castellucci. Il y a un appel dans ce regard. Chaque spectateur est observé, individuellement, par le fils de Dieu. On l’a un peu oublié aujourd’hui, mais le Christ, incarnation de Dieu sur terre, est le premier modèle de l’histoire de l’art, celui à partir duquel les peintres ont imaginé les premiers portraits, les premiers visages. Il est sans doute aussi le premier acteur, celui que Dieu a `mis sur le plateau du monde´, comme l’enseignent les Pères du désert. Et la croix peut être considérée comme le plus petit espace scénique possible."
Romeo Castellucci travaille ici au coeur de l’image, qu’il estime moins univoque et dangereuse que le verbe. Et c’est quasiment en peintre qu’il travaille la scène, offrant un visage qui accompagne longtemps le spectateur, comme une persistance rétinienne.
Impressionnante leçon d’humilité et de compassion. "Ces yeux doux et tendres qui nous observent avec infiniment de mélancolie, voilà ce qui a pu troubler profondément, explique Romeo Castellucci. Il y a un appel dans ce regard. Chaque spectateur est observé, individuellement, par le fils de Dieu. On l’a un peu oublié aujourd’hui, mais le Christ, incarnation de Dieu sur terre, est le premier modèle de l’histoire de l’art, celui à partir duquel les peintres ont imaginé les premiers portraits, les premiers visages. Il est sans doute aussi le premier acteur, celui que Dieu a `mis sur le plateau du monde´, comme l’enseignent les Pères du désert. Et la croix peut être considérée comme le plus petit espace scénique possible."
Romeo Castellucci travaille ici au coeur de l’image, qu’il estime moins univoque et dangereuse que le verbe. Et c’est quasiment en peintre qu’il travaille la scène, offrant un visage qui accompagne longtemps le spectateur, comme une persistance rétinienne.
Mise en scène Romeo Castellucci
Avec Gianni Plazzi, Sergio Scarlatella, Dario Boldrini, Vito Matera et Silvano Voltolina
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