La conquête de l’Inutile

Il est difficile de comprendre l’inutile. Le plus utile, c’est l’inutile. Mais, expérimenter l’inutile c’est le plus difficile pour l’être humain contemporain. On comprend "l’utile" comme quelque chose d’utilisable pratiquement, immédiatement, pour des buts techniques, pour quelque chose qui amène une action avec laquelle pouvoir faire du commerce et produire. On doit entendre l’utile dans son acceptation de "curatif", c’est-à-dire ce qui ramène l’être humain vers lui-même.

Martin Heidegger


Sur la scène de l'Arsenic à Lausanne une chambre, et autour, le monde. Un monde de fantômes. Des présences qui sont là, mais qui, en vérité, ne sont pas là. Ces présences sont des aveugles, des danseurs africains, des personnes avec des masques, des plongeurs en apnée, des techniciens de théâtre, un boucher shaolin, des nouvelles générations de politiciens, un personnage avec une tête en carton carrée et une couverture, des joueurs de cornemuse, des musiciens, des chanteurs, des amants, des sportifs.

Un spectacle sur l’enthousiasme. Un univers plein de dangers qui surgissent au moment où on abandonne sa chambre. Peut-être aurions-nous mieux fait de rester tranquilles dans nos lits.

Des problèmes remplissent subitement l’espace, déplacent, compriment, désarçonnent et ensuite disparaissent aussi rapidement qu’ils sont apparus, laissant une sensation de réalité dégonflée.

Mise en scène Oscar Gómez Mata

Avec Txubio Fernández de Jáuregui, Esperanza López et Javier Barandiaran