Hysteria

Hysteria constitue le troisième volet d’un triptyque construit autour du discours. Discuss (2011) dévoilait les dessous fantaisistes et en cela peut-être visionnaires des discours d’artistes sur l’art, de Duchamp à Brigitte Fontaine en passant par Yves Klein. Retalk (2012) avec une poétique encore un peu plus affolante mettait à mal le discours ethnologique, révélant sa fiction sous le prisme d’un certain primitivisme cinématographique.

Et enfin l’hystérie… ambiguë et protéiforme, elle suscite depuis ses 4 000 ans d’histoire une fascination toujours intense. Au croisement de la science, de l’art, et de la religion, elle contamine l’ensemble des régimes de la pensée. Ses définitions se renouvellent quand les paradigmes vacillent, révélatrices de la dialectique à jamais déchirante en Occident entre corps et esprit, pathos et logos…

Le corps hystérique engendre un théâtre de la sensation qui contrarie fougueusement toute forme d’analyse. Ce langage autre déchire les limites du sensible, fait convulser les définitions de l’humain et les forces invisibles qui le traverse.

L’hystérie, ce trou noir d’une terrifiante profondeur, depuis toujours résiste au discours.

Arsenic à Lausanne du 10 au 15 février 2015.

Mise en scène, conception, jeu Julia Perazzini et Valerio Scamuffa