Tzimon Barto, piano et le Sinfonietta de Lausanne | Elgar, Gershwin, Glass

Il s'éteint le 10 janvier 2016 dans une ultime mise en scène et c'est comme si une partie de nous – de notre soif de liberté, d'irrévérence – s'était envolée avec lui. David Bowie a marqué un demi-siècle d'histoire de la musique, mais il a lui-même été marqué par d'autres. C'est ce que nous apprend l'étonnante genèse de la Symphonie n°1 de Philip Glass, qui se base sur l'album expérimental Low réalisé par Bowie et Brian Eno dans le souffle… de ses propres créations minimalistes des années 1970! On ne sait plus très bien qui est redevable de qui…

Cette équation pourrait être également celle du Concerto pour piano de George Gershwin. Surfant sur le succès triomphal de Rhapsody in Blue, on ne sait pas trop s'il faut le présenter comme le pied-de-nez d'un compositeur de musique légère à la tradition classique ou le retour dans le rang d'un auteur de chansons populaires. Lors de sa création en 1925 à New York, le public applaudit des deux mains mais la profession est partagée: Stravinski adore, Prokofiev déteste. Et si c'était cela le message: brouiller les pistes pour montrer combien l'érection d'une frontière rigide entre musique "légère" et musique "sérieuse" peut se révéler arbitraire.


Au programme de ce concert:

Edward Elgar
Cockaigne, ouverture, op40, "In London Town"

George Gershwin
Concerto pour piano en fa majeur

Philip Glass
Symphonie n°1, "Low"

Tzimon Barto, piano
Alexander Mayer, direction