Pas grand-chose plutôt que rien

Pas grand-chose plutôt que rien, c’est une pièce audio-visuelle. Une radio-télévision fantasmée, poétique, parfois contemplative, potentiellement minimaliste, voire éteinte.

Ou pourrait aussi dire que c’est une réunion. Un groupe de gens réunis dans un espace et un temps donnés. Une assemblée, assise autour d’une longue table. Vous êtes cette assemblée. En face de vous il y a quelqu’un. Il ou elle vous regarde, à moins qu’il ou elle ne regarde la télévision qui est dans votre dos (vous avez déjà vécu ça). (On aurait peut-être pu commencer par dire que c’est une expérience de montage collectif. C’est vous qui montez la pièce, en choisissant les images et les bandes-son. Oui, il s’agit bien d’une pièce participative.)

Cependant, on pourrait ajouter que votre participation ne consiste qu’à appuyer de temps à autre sur une touche. Vous pourriez alors objecter qu’appuyer de temps à autre sur une touche, ce n’est vraiment pas grand-chose. On vous répondrait que c’est précisément l’accumulation de ces pas grand-chose qui fait la pièce, ce qui n’est pas tout-à-fait rien. Bien sûr vous pouvez aussi ne pas participer, et simplement regarder et écouter, comme au théâtre.

On ferait peut-être bien de préciser que, malgré les apparences, ça ne ressemble pas à une séance de zapping devant la télé, ni à un surf sur youtube, parce que d’une part vous n’aurez qu’une seule touche à disposition, et d’autre part il y aura moins, beaucoup moins de contenus disponibles. Une occasion rêvée de vérifier si less is more…

Arsenic à Lausanne du 28 avril au 03 mai 2015.

Texte, mise en scène Joël Maillard
Collaboration artistique Zofia Klyta-Lacombe
Conception informatique et électronique Michael Egger
Jeu Adrian Filip (distribution en cours)