L’usage du monde

A près de 40 ans d’intervalle, le fantôme de la Topolino dans laquelle Nicolas Bouvier se lança vers l’Est a embarqué Dorian Rossel. "Adolescent, cette oeuvre m’a donné envie de voyager à mon tour et de voir les spécificités plutôt que les généralités humaines", raconte le metteur en scène. Adulte, il en a osé l’adaptation théâtrale, d’abord sédentaire pour les scènes de théâtre, puis en version tout terrain, plus musicale, telle qu’elle est présentée par La Cité.

L’Usage du monde met en scène, en mots et en mouvements le livre de Bouvier, récit où le voyage se vit pour soi, "se passe de motifs, vous fait ou vous défait." De la Yougoslavie à l’Afghanistan, le Suisse âgé alors de 24 ans vit au rythme et au hasard de ses tribulations, que reproduisent les comédiens et musiciens sur scène en une ingénieuse économie de moyens. Neige qui tombe, panne de voiture, désert aride, les aléas sont montrés ou racontés sans que les trois acteurs ne quittent les spectateurs des yeux. Un pari ambitieux et réussi, hommage cohérent à la folle capacité d’évocation du texte original.

D'après le roman de Nicolas Bouvier, mise en scène Dorian Rossel

Avec Delphine Lanza, Rodolphe Delowski et Karim Kadjar