Cinq visages pour Camille Brunelle

Au 21e siècle ce n'est pas Big Brother qui vous regarde, mais Facebook ou Instagram. La différence? C'est que c'est vous qui faites le travail, pour le plaisir.

Comment lutter contre le vide existentiel? Comment vivre un peu plus dans le regard de l'autre? En suscitant une kyrielle de "like" sur ses photos publiées avec Instagram ou de "j'aime" sur sa page Facebook. L'importance grandissante des réseaux sociaux n'a pas échappé aux artistes qui s'en servent comme matériau pour questionner le monde. Guillaume Corbeil, jeune dramaturge québécois en a tiré un texte brillant qui a inspiré le Théâtre PÀP.

Sur scène cinq jeunes adultes, trois filles et deux garçons, présentent leur profil à tour de rôle. Puis déclinent leurs goûts cinématographiques, littéraires, musicaux. Une liste de "j'aime" suivi du titre et de l'auteur que chacun ne cesse d'allonger dans une étourdissante surenchère. Peu à peu apparaissent des images de soirées où tout semble se dérouler à merveille. Le visage de Camille Brunelle, une connaissance commune, s'y glisse provoquant d'autres "like". L'irruption de la réalité va soudainement faire basculer cette ronde de bons sentiments.

De Guillaume Corbeil, mise en scène Claude Poissant

Avec Julie Carrier-Prévost, Laurence Dauphinais, Francis Ducharme, Mickaël Gouin et Ève Pressault